dimanche 14 février 2016

Le charme pas très discret de la video

Un disque comme celui-ci m'aurait laissé sceptique a priori, et ce sont des soldes qui m'auront poussé à l'essayer. Je ne le regrette pas. D'abord parce que la différence technique change, à mon avis, l'expérience artistique. Avec la haute définition d'aujourd'hui et un (très) bon lecteur, on peut lire les partitions de l'orchestre, compter les mèches de cheveux du corniste, et, moins anecdotiquement, le film, qu'on imaginait monotone, d'un grand concert berlinois devient une galerie de portraits et la peinture de l'aventure humaine de cet orchestre et de son chef. Le son lui-même est presque au niveau des meilleurs audio, et le film devient de ce fait aussi un point de vue sur la partition, parce qu'on entend facilement la polyphonie, la construction harmonique, l'expression du chef. Cette plongée dans le coeur de l'orchestre, cette possibilité de regarder chaque musicien dans les yeux, crée une nouvelle expérience, bien fascinante.

De plus, il se trouve que ce surcroît d'intérêt est exactement ce dont Barenboim a besoin, lui qui alterne moments d'inspirations et de maîtrise sublimes, et baisses de tension où ça s'embourbe sérieusement. Artistiquement, ce n'est pas Celibidache, mais des fois ça s'en rapproche, et ça irradie un amour de cette musique et de ses musiciens qui est très touchant. Un disque tendre et grand, qui va m'inciter à vous projeter les autres symphonies de ce cycle dans les semaines et mois à venir.

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