A l'art loin de ce qui nous est familier de Celibidache (méditatif, libre, loin de la consommation et du cinéma, improvisé malgré, ou grâce, aux répétitions sans fin), s'ajoute la difficulté sonore: il s'agit de bandes de radio qui ne sont pas faites pour briller (à l'opposé par exemple des Pentatone d'aujourd'hui), et pour la plupart de prise faites à la Philharmonie de Munich, dont l'acoustique est très mate et ne met pas en relief les détails du tout.
Mais dans les bonnes conditions, le naturel de ces disques est confondant, et ce qu'on entend, ce sont des dizaines de musiciens qui jouent librement et ensemble. Même là où on est très désarçonné (Requiem de Mozart comme si on s'était trompé de vitesse sur le tourne-disque), il y a une intensité quasiment individuelle de chaque instrument, et une écoute de tous par chacun de chaque instant (ou presque), qui sont assez caractéristiques de ce que Celibidache cherchait, et de ce qu'il expliquait d'ailleurs. Il y a aussi une impression d'être dans la salle, et une immersion dans l'oeuvre que je trouve inéluctable. On ne peut qu'imaginer ce que l'expérience d'être dans la salle aurait pu être, mais nous avons là une belle aide dans cette entreprise d'imagination.
N'hésitez pas à venir nous voir pour juger par vous-même.
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